Quelle est la dynamique d'ouverture en fonction de ses disciplines ?
Le niveau d'ouverture des publications varie de manière significative d'une discipline à l'autre, en fonction de la sensibilité des communautés scientifiques et de la diversité de leurs pratiques. Ces variations s'observent également dans la trajectoire d'évolution du niveau d'ouverture dans le temps. Certaines disciplines comme l'astronomie et les mathématiques ont une ancienne tradition d'ouverture des publications, d'autres connaissent des processus d'accélération plus récents (chimie, biologie fondamentale).
Toutes, cependant, sont inscrites dans une dynamique d'ouverture. Il peut exister des artefacts liés aux sources de données (en SHS et en informatique, une partie des publications n'est pas identifiable par notre méthodologie).
Quelles sont les voies d'ouverture choisies en fonction des disciplines ?
Toutes les disciplines n'adoptent pas les mêmes vecteurs pour publier en accès ouvert. Pour certaines, la pratique du dépôt en archive ouverte est historiquement ancrée et légitime. Mathématiciens, physiciens et informaticiens ont depuis longtemps pratiqué les archives ouvertes en amont de la soumission aux revues.
Les sciences humaines confient plus volontiers leur ouverture aux éditeurs. Entre les deux existent de nombreuses situations, propres à l'organisation et à l'histoire des disciplines. Le fait le plus marquant dans le domaine de la biologie-santé est l'existence d'une politique internationale, d'abord à l'initiative des organisations finançant des projets de recherche, qui conduisent à un dépôt systématique, avec ou sans embargo, dans PubMed Central (PMC) aux États-Unis, ou Europe PMC en Europe, ce qui fait que ces disciplines s'ouvrent à la fois sur les plateformes des éditeurs mais aussi dans une archive ouverte mondialement utilisée.
Du point du vue du Plan national pour la science ouverte, la cohabitation des deux modèles (ouverture via les éditeurs et via les archives ouvertes) ne présente ni contradiction ni inconvénient. En revanche, elle permet une bonne résilience du système.